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Déontologie de la discipline et rôle de l'école publiqueDans une discipline comme Éthique et cultures religieuses, il importe de prêter une attention particulière au point de vue d’où l’on se situe pour recevoir et transmettre des connaissances. Durant des décennies, cet enseignement (qui portait avant tout sur la religion) s’est inscrit en Suisse dans la mouvance de la tradition judéo-chrétienne occidentale. Notre société, avant les bouleversements de la mondialisation, s’est ainsi longtemps et exclusivement référée à la tradition dans laquelle elle était immergée. Il n’y avait par conséquent guère de distance entre Église(s) et école publique, et certains manuels ont pu parler de Dieu et présenter le christianisme en présumant que tout le monde (élèves et enseignant-e-s) était croyant. Aujourd’hui, les rôles respectifs des institutions religieuses et de l’école publique sont clairs: tandis que les institutions religieuses visent à transmettre une foi et à lire les textes comme l’expression de la parole de Dieu, l’école a la responsabilité de transmettre des connaissances et de mettre en évidence des points de vue. Ainsi, il appartient à l’école de situer les diverses traditions religieuses, de même que leurs textes de référence et figures emblématiques, dans leurs contextes socio-historiques. Il lui revient également de présenter avec rigueur et honnêteté ce que les gens de la Bible ou d’autres traditions ont cru et ce que juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes ou encore hindous croient aujourd’hui. Enfin, l’école doit aussi s’interroger sur ses propres présupposés, tant il est vrai que, dans le domaine religieux, la neutralité et l’objectivité n’existent pas. Toute forme de prosélytisme pour ou contre une religion donnée n’a pas de place dans l’école publique et, a fortiori, dans les moyens publiés par les Éditions AGORA. |
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